Le combat pour la laïcité n’est pas terminé, loin de là

Saluons, d’abord, le courage de M. Massimo Albertin (lire cet article de libé) pour avoir tenté de s’opposer à la présence de crucifix dans les écoles publiques italiennes. La Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH si je dois l’écrire plus tard) s’est pris les pieds dans le tapis sur ce coup…

On me dira peut-être que c’est ridicule de se prendre la tête pour un malheureux crucifix dans chaque classe, mais il se trouve qu’au contraire, c’est important.

Si, comme le conclut la CEDH, les crucifix ne représentent rien d’autre qu’un héritage culturel (je reviendrai plus tard sur ce point, notez l’emploi du mot “culturel”) et n’ont plus de dimension ou d’influence religieuse, pourquoi les conserver ? Souvenirs du passé ? Accroche-t-on également un vieux casque de l’armée Romaine, ou une toge, dans les classes ? C’est au moins aussi culturel, non ? De manière amusante, c’est une façon de se mettre à dos la communauté religieuse également. Le pape ne doit pas apprécier de voir le symbole de sa religion relégué au rang de décoration de mur sans valeur…

Ou, si la pirouette rhétorique de la CEDH est une affirmation visant à permettre de contourner la directive européenne liée au choix de culte, tout en assurant la prépondérance de la religion catholique dans le pays ? L’on ose à peine l’évoquer, comment imaginer qu’une institution aussi sérieuse joue à ça ? Mais supposons un instant que le crucifix aie une influence et une valeur religieuse. Certes, l’Italie n’est pas une république laïque, mais tout de même, l’Europe impose une certaine neutralité des édifices publics, comme les écoles. Donc il faudrait, comme le premier jugement l’avait imposé, retirer les crucifix des écoles. L’alternative étant, probablement, d’afficher un symbole de chaque culte dans chaque classe. Avec tous les problèmes que cela pose, comme des batailles parce que dans telle classe, le symbole X est mieux visible que le symbole Y…

On voit bien qu’il y a recul de la laïcité, non ? D’accord, ça se passe en Italie, et ce n’est pas tant, pour eux, un recul qu’une avancée ratée, mais doit-on pour autant l’ignorer, au motif que nous serions mieux lotis ? Je ne pense pas.

Revenons à l’assimilation du fait religieux à un fait culturel. Je ne vais pas nier que la religion catholique a eu une influence sur la morale et la société en Europe, dans son ensemble, soyons clair. Mais pour autant, doit-on se considérer comme de culture chrétienne ? Qu’est-ce que la culture ? Vaste question…
Commençons par la définition que’en donne le Trésor de la Langue Française, dans sa version informatisée ( http://atilf.atilf.fr/ ) :

Ensemble des travaux et techniques mis en œuvre pour traiter la terre et pour en tirer des produits de consommation.

Non, c’est pas celle-là, encore qu’il y ait un lien. Un peu plus bas, l’on trouve :

II. Au fig. Fructification des dons naturels permettant à l’homme de s’élever au-dessus de sa condition initiale et d’accéder individuellement ou collectivement à un état supérieur.
A. Ensemble des moyens mis en œuvre par l’homme pour augmenter ses connaissances, développer et améliorer les facultés de son esprit, notamment le jugement et le goût.
1. Absol. Travail assidu et méthodique (collectif ou individuel) qui tend à élever un être humain au-dessus de l’état de nature, à développer ses qualités, à pallier ses manques, à favoriser l’éclosion harmonieuse de sa personnalité.

C’est déjà plus proche de ce que je cherchais. Mais encore un peu vague, peut-être…

Continuons. Ah :

B. P. méton. Bien moral, progrès intellectuel, savoir à la possession desquels peuvent accéder les individus et les sociétés grâce à l’éducation, aux divers organes de diffusion des idées, des œuvres, etc.
1. Absol. Ensemble de connaissances et de valeurs abstraites qui, par une acquisition généralement méthodique, éclaire l’homme sur lui-même et sur le monde, enrichit son esprit et lui permet de progresser

Que les valeurs issues du christianisme, qui sont finalement des valeurs humanistes assez répandues, fassent à ce titre partie de notre culture, je le reconnais. Mais les connaissances chrétiennes, quelles sont-elles ? Les mythes compilés dans la Bible ? On est loin de “connaissances qui éclairent l’homme sur lui-même et le monde”. Enfin, pas plus que dans les contes de Grimm ou les fables d’Ésope ou La Fontaine… Pourquoi devrait-on leur accorder plus d’importance ?

Quant à l’existence d’un dieu, est-elle prouvée ? Tant qu’il n’y a pas de preuve, il n’y a pas de savoir, seulement une croyance, une foi. Et pourquoi celui-là plutôt qu’un autre ? Pourquoi pas Pan, ou Nyarlathotep ? Ou tout le panthéon du bouddhisme chinois ?

Cela fait-il du catholicisme une culture ? Non. La culture, c’est celle des hommes, c’est un savoir, et des valeurs. Les savoirs peuvent varier, l’histoire l’a montré, mais les valeurs doivent être universelles pour que nous puissions vivre ensemble. Et ce n’est pas en ravivant des querelles de clochers que nous avancerons.

Il faut réaffirmer la laïcité comme un principe inébranlable, qui n’est pas une libre expression de toutes les croyances, mais une séparation entre d’un côté la culture, la société, et de l’autre la croyance, qui est une chose privée, et ne doit pas s’inviter dans un débat public. Curés, imams, moines, tous peuvent s’exprimer dans la société tant qu’ils laissent de côté leurs habits sacerdotaux. S’ils s’expriment en tant que citoyens. À cette condition, il est possible de créer une société égalitaire, et véritablement multi-culturelle.

La religion ne doit pas déborder de la sphère privée.

Résolution de l’année : un post par jour.

MA résolution de l’année (par expérience, inutile d’en prendre plus d’une) est d’écrire un article par jour sur ce blog. Tout simplement parce que je trouve que je n’écris pas assez. Et que ça me permettra de maintenir et d’améliorer mes capacités d’expression dans les langues que je pratique.

Voilà. Ceci étant établi, reste à trouver un sujet. Mouais. On veraa ça demain, alors. Et on va compléter la résolution : Un post d’au moins une page (équivalent navigateur) par jour.

Des retraites – Premier jet

J’en ai un peu marre d’entendre partout le même discours, résigné et paternaliste, de l’air de celui qui sait bien que vous êtes un peu trop bête pour vraiment comprendre ce qui est bon pour vous. Donc, comme j’ai également fait le constat que je n’écrivais pas assez, alors que j’aime bien écrire, je vais écrire ici ce qui me passe par la tête sur ce sujet. Je reverrai ma copie plus tard, bien sûr.

Avis au lecteur (s’il y en a, à part moi…) : ce document est un brouillon, un premier jet. Il ne sera pas modifié, mais évoluera, sous la forme d’autres rticles, me permettant de conserver une chronologie de ma pensée sur le sujet. À lire donc en premier ou pas du tout.

On commence par le discours officiel (à la louche, je vérifierai plus tard) : “Nous n’avons pas assez d’argent pour payer les retraites, il faut donc trouver une solution, on impose l’allongement de la durée obligatoire de travail, de la durée de cotisations, et on arrive à un équilibre en 2018. De toute façon, vous vivez plus vieux, vous pouvez bien travailler plus longtemps.”

Voilà, ça, c’est fait.

Maintenant, les faits :

  • Nous vivons plus vieux, nous sommes d’accord. L’espérance de vie augmente régulièrement, tout le monde le sait.
  • Il y a un problème avec le système des retraites, c’est sûr. Tout le monde le sait aussi. Je pense. Non ?
  • Il y a un problème de chômage (accès à l’emploi pour les jeunes et conservation de l’emploi après 55 ans pour les “seniors”… Je déteste le politiquement correct. Ça fait des trucs pas logiques. Et un autre article en prévision)
  • Une caisse pour les retraites existe, créée à l’époque où Lionel Jospin était premier ministre, et prévue pour combler le déficit en 2020 (à la louche, encore).
  • Cette caisse, alimentée régulièrement à l’époque, on y pioche allégrement actuellement.

Les faits à vérifier ou à compléter (je les sépare des autres, c’est plus clair)

  • La part du travail dans le PIB a reculé de XX % en 20 ans (j’irai voir à l’INSEE plus tard, aussi). Où est le rapport ? Vous verrez.
  • La productivité de l’individu français a, elle, augmenté sur la même période (Là, il y a une logique. Mais on ne voit pas non plus le rapport.
  • Le frère de Nicolas Sarkozy, Guillaume Sarkozy, dirige plus ou moins directement (vérifier aussi, je ne voudrais pas dire de bêtises) Malakoff-Médéric.

Bon, on va se contenter de ça pour l’instant, on en rajoutera plus tard, si besoin est. Mais dans un autre article. Vous suivez ? En fait, je me justifie ici, si je me dis “j’y reviendrai plus tard”, je ne vais jamais publier cet article en ligne. Il restera toujours sous la forme d’un brouillon. Alors que comme ça, je me force à synthétiser ma pensée, ce qui me fait du bien, et à pondre du volume, ce qui me fait du bien aussi, améliore mon style et ma vitesse de frappe.

Questions (auxquelles je ne répondrai probablement pas dans l’ordre, là c’est celui dans lequel elles me sont venues en tête) :

  1. Pourquoi le problème des retraites est-il une aubaine pour Guillaume Sarkozy ?
  2. Comment résoudre sérieusement le problème des retraites (une solution qui ne sera jamais appliquée…)
  3. D’où vient ce problème ?

Pareil, ça suffit pour le moment. D’autres seront soulevées au fur et à mesure.

Le système actuel

(ce que j’en ai compris avant vérification)

Le travailleur cotise pendant toute sa durée d’emploi. Ses cotisations servent à payer la retraite des actuels retraités et sont enregistrée, une fois qu’il a cumulé 41,5 annuités de cotisations, il a droit de prendre à son tour une retraite à taux plein, payée par ceux qui sont actifs sur la durée de sa retraite.

L’espérance de vie étant en 2009 de 77,8 ans pour les hommes, et de 84,5 ans pour les femmes, avec 41,5 ans de cotisations, on a grosso modo, en considérant qu’on finit ses études en moyenne à 22 ans, 14,3 années de retraite pour les hommes et 21 ans pour les femmes. Ces chiffres ne tiennent pas compte de périodes de chômage non rémunéré, donc sans cotisation, ni des utres facteurs qui pourraient être applicables. C’est une grosse estimation, à la louche. On voit que le ratio de la durée de la retraite par rapport à la durée de cotisation est de 1/3 pour les hommes, 1/2 pour les femmes. C’est quand même pas une sinécure.

S’ajoute à ça le fait qu’on puisse légalement prendre sa retraite à 60 ans, et avoir en arrêtant de travailler à 65 ans une retraite à taux plein quel que soit le nombre d’années de cotisation.

D’autres que moi on fait le calcul de dire que le système marchait très bien avec 3 actifs pour un retraité. À l’occasion, si j’ai le temps, je le referai, mais pour l’instant, je m’en contenterai. Je récupérerai aussi, éventuellement, plus tard, les données démographiques utiles.

La proposition du gouvernement

(enfin, le truc que le gouvernement veut imposer, sans discussion)

Passons sur le fait que ce gouvernement veuille imposer une mesure sans discussion (J’y reviendrai dans un autre billet. Plein d’idées, d’un coup, tiens.)

L’idée, et l’argument principal, c’est de dire:

L’espérance de vie s’allonge, donc il faut travailler et cotiser plus longtemps, c’est logique, d’ailleurs, ça a déjà été mis en place dans d’autres pays.

Ami lecteur, deux arguments fallacieux se cachent dans cette phrase, sauras-tu les retrouver ?

L’espérance de vie s’allonge, c’est un fait. Mais d’en déduire qu’il faut augmenter la durée de travail et de cotisations, c’est une liaison faussement logique, qui laisse de côté plusieurs faits importants.

D’abord, que cet allongement de l’espérance de vie est en partie dû à l’amélioration des conditions de travail, et du raccourcissement de la durée dudit travail. Le passage de l’âge de la retraite de 65 à 60 ans a eu un impact sur l’espérance de vie. L’opération inverse aura bien évidemment un impact négatif sur la même variable, sans compter que bien des gens ont un emploi précaire, un chef qui leur crie dessus et/ou leur fait bien comprendre qu’ils ne sont pas un maillon essentiel de l’entreprise. Les suicides chez FT, notamment vont faire baisser l’espérance de vie, et les gens stressés au travail vivent moins vieux.

Ensuite, que cette variable est une estimation globale, et qu’il faudrait se baser sur une espérance de vie par classe sociale (catégorie socio-professionnelle, si vous préférez, mais la lutte des classses est toujours d’actualité, vous savez ? Non, Marx n’est pas mort. Enfin, ses idées sont toujours d’actualité.). Vous ne pensez quand même pas qu’un mineur puisse vivre aussi vieux qu’un employé de bureau, si ? Et nos ministres, ils n’ont pas l’air bien fatigués, quand même.

Après, l’argument du “c’est pire ailleurs, alors taisez-vous” ne tient pas, si ? Ne plaisantez pas, à ce prix là, on instaure partout dans le monde le même système qu’en Birmanie, tiens, c’est à la mode, la Birmanie. On ne parle plus de la Chine, parce que les ouvriers ont été augmentés (Paf ! Encore un autre billet. Je m’épate moi-même…) Les Européens (le peuple, pas les dirigeants, ou les médias à leur botte) regardent avec espoir et fierté le combat qui se mène actuellement en France.

Et après, comment peut-on imaginer que le système des retraites se casse la figure alors que les entreprises du CAC 40 engrangent des bénéfices record à chaque fois qu’on les entend ? Parce que la retraite est le dernier système à être indexé sur la valeur travail, en chute libre dans notre société capitaliste….

Je vais m’arrêter là, pace que ça commence à faire long, mais j’y reviendrai.